7 août 2013
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16:59
« Ambiance Night Dive »
Alors là, j’ai a-do-ré !
Le Rosalie, c’est sombre, c’est laiteux, c’est vaseux … mais quel pied !
Notre deuxième jour en Mer Rouge nous mena encore plus au nord que le Giannis D. S’enfonçant encore plus dans le Détroit de Gubal, le Moad’dib s’arrêtait au-dessus d’une nouvelle épave, le Rosalie Moller.
Ce bateau britannique transportant du charbon, fut coulé en octobre 1941, non loin du célébrissime Thistlegorm, coulé lui aussi par les avions allemands, deux jours plus tôt. Posé sur un fond de 50 mètres, il sombra dans l’oubli, jusqu’à sa récente découverte en novembre 1999.
Cette épave peu connue et admirablement conservée, fut le théâtre, au petit matin, de notre troisième plongée de cette croisière.
Postés à l’aplomb du Rosalie (c’est son petit nom), nous nous mettions à l’eau directement du bateau. Après une rapide descente, nous arrivâmes sur la partie centrale du navire. Et là, je proposai à mes deux coéquipiers de faire le trajet dans le sens inverse de celui proposé par le guide sur son schéma. Un truc de fou pour me faire comprendre.
Effectivement, durant la descente dans les bulles de nos prédécesseurs, je nous imaginais déjà suivre le troupeau et subir les nombreuses envolées de particules qu’il ne manquerait pas de provoquer. Donc, j’eus un mal de chien à faire comprendre ceci à mes binômes qui, eux, tentaient de me persuader que je me trompais de direction. Ils finirent par acquiescer par un haussement d’épaules, signifiant sans doute un « ben allons-y alors ! »
Donc, au lieu de nous diriger vers l’avant, nous filions vers la poupe, empruntions les coursives, slalomant entre les longs alcyonnaires en évitant de nous cogner aux nombreuses rascasses volantes, des myriades de petits poissons reflétant la lumière de nos phares.
(Rascasse volante-pterois volitans)
Et nous étions les premiers sur les lieux !
Pas de trace de palmage intempestif, et pourtant quelle visi pourrie !
Comme écrit plus haut, l’endroit était laiteux, les particules tant redoutées étaient bien présentes. On aurait dit qu’il neigeait sur le Rosalie.
(poisson clowns et son anémone-amphiprion bicinctus)
Cela ne nous empêcha aucunement de shooter ou de filmer ; une palanquée de trois photographes-vidéastes, ça flashait grave ! Les nombreuses comatules, les innombrables poissons clowns s’offraient à nos objectifs. La plongée ayant débuté avant sept heures du matin, il faisait encore bien sombre à 35 mètres de profondeur. Les animaux se débusquaient alors avec nos loupiotes.
(une comatule commune, comme dans une vision nocturne -lamprometra klunzingeri )
(un gorgonocéphale semblait ouvrir ses bras pour nous accueillir -astroboa nuda )
(un poisson ange géographe vint nous frôler -pomacanthus maculosus )
(un oursin cuir de Mer Rouge, tel un pin's sur la tôle -Asthenosoma marisrubri)
Cette formidable concentration de clowns m’étonna, je ne savais plus où tourner la tête. Que ce soit sur des anémones magnifiques (heteractis magnifica) ou des anémones à tétines (entacmea quadricolor), les clowns menaient la danse, sous la neige et avec frénésie.
En évitant soigneusement de s’approcher des cales chargées de charbon à la poussière fort volatile, nous retrouvions notre secteur de départ, au centre de l’épave. Ici, il n'est nullement question de faire des photos avec jeux de lumière, dans les cales, si l'on veut en ressortir vivant !
Nous rencontrions là nos premiers êtres humains (homo palmus), en instance de remontée. Après 25 minutes passées à déambuler à plus de 30 mètres, il était grand temps de penser à rejoindre la surface. Nous rejoignions les autres palanquée pour le palier, tous accrochés à l’amarre du Moad’dib.
Nous n’avions parcouru que la moitié de l’épave, mais nous avions pris notre temps, et cela suffisait à notre contentement. Je restai pourtant sur ma fin !
Plongée à refaire ...
Absolument !
A suivre ...
Pour en savoir plus sur le Rosalie Moller :