Depuis mars 1944, repose au pied du Planier, par 44 mètres de fond, un avion allemand, abattu lors d’un accrochage avec un bombardier américain et les chasseurs qui l’escortaient. Le pilote a survécu au crash de façon rocambolesque, histoire que je ne vous narrerai pas ici. Vous pouvez aisément la retrouver sur sur le web.
Dimanche 19 octobre 2014
Voilà une plongée qui avait des relents de plongée corse, outre l'ensoleillement maximum.
Tout d’abord un avion, mais contrairement à mes récentes plongée insulaires, il s’agit là d’un engin allemand. Comme les P47 et autres B25 et 17 américains, cet avion a fini sa carrière aérienne durant la seconde Guerre Mondiale.
Il s’en est fallu de peu qu’il y ait plus de monde. Croisant deux plongeurs alors que nous descendions, je craignais de trouver deux ou trois palanquées sur le site. De plus, les "recycleux" de notre bateau devaient nous suivre de près, pour ensuite rallier l’épave du Chaouen, à l’ouest de l’îlot. Un petit souci à la mise à l’eau les a finalement contraints à changer leurs plans.
Nous plongions avec un bloc de déco nitrox, histoire de profiter pleinement de cette immersion au-delà des 40 mètres. Les plongées de dix minutes avec quinze minutes de paliers, j'ai connu. Mais ça, c’était avant !
Mariusz, de Massilia Plongée, nous avais promis une visi catastrophique. C’est donc avec grande surprise que nous vîmes apparaître de loin, ce fameux Messerschmitt, alors que nous n’étions qu’à la profondeur de 30 mètres. Les indications étaient bonnes : à l’approche de la patate annoncée, nous prîmes une légère direction Est, et c’est là que la masse apparue. Ce fatras de tôle, qui autrefois fut un avion, m’a vite fait penser au vaisseau de Luke Skywalker. La carlingue retournée et le train d’atterrissage sorti, à un X-Wing, il ressemblait. Qui serait venu se perdre sur la Planète Terre.
Dès notre arrivée sur l’épave, une folle nuée d’anthias vint se réfugier sur ce mini récif. Là, au beau milieu d’une grande étendue de sable, la carcasse offre les mêmes atouts qu’un récif corallien : nombreuses sont les cachettes possibles, et ce léger courant qui apportent sans doute quelques particules nourricières.
Depuis le crash, l’avion reposait sur le dos. Bien que la partie arrière soit presque complètement détachée de l’avant, elle est longtemps restée alignée avec le reste de l’appareil. Tempêtes, filets de pêche et surtout plongeurs indélicats ont fini par retourner cette partie, qui se trouve maintenant à l’endroit, et totalement désaxée.
L’épave est bien abîmée, il ne reste qu’une seule pale de l’hélice, presqu’entièrement ensablée. Le canon de la mitrailleuse, placé dans le moyeu de l’hélice est toujours visible. Un congre y aurait élu domicile.
Je profitais de ces moments de solitude sur le site pour inspecter les trous, les débris, les trappes, les cassures. Une murène s’enfonça rapidement à mon approche, dans les débris de l’aile, alors que deux chapons attendaient patiemment dans le fuselage, au bord de la cassure.
Il nous fallait faire attention à l’imperceptible courant qui pouvait facilement nous diriger sur des débris métalliques, ou nous embarquer au loin. De bons coups de palmes étaient nécessaires pour rester maîtres de nos mouvements.
Quand mon binôme s’approcha à son tour, je m’éloignais un peu pour découvrir de nouveaux points de vue de l’épave. Nous sommes restés un peu moins de vingt minutes à cette profondeur. Alors qu’une palanquée arrivait, nous décidions de quitter les lieux et d’attaquer la remontée, en direction de la roche, et effectuer nos paliers à six puis à trois mètres. Les seize minutes annoncées à trois mètres nous permirent de regagner tranquillement le côté ouest du Planier, au-dessus du Chaouen. Et là, y avait du monde !
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En savoir plus sur le Messerschmitt BF 109 :