Lors de mon dernier séjour en Martinique (novembre 2010), j'avais observé, à maintes reprises, des organismes marins à l'allure blanchâtre. Certains étant des coraux dits "durs", comme le corail cerveau ou ces porites (photo ci-contre), je me doutais qu'il s'agissait de colonies ayant subi un blanchissement. Mais pour d'autres organismes, comme les anémones, les coraux cœurs d'artichaut, les zoanthaires, la question restait en suspens : santé fragile ou espèces pâlottes.
Suite à des recherches poussées sur le net et divers échanges avec des spécialistes, j'ai eu confirmation qu'il y avait bien eu un épisode de blanchissement de coraux à cette période, et pas seulement des coraux proprement dit (les coraux durs), mais aussi pour d'autres espèces de cnidaires; le groupe des cnidaires étant un embranchement qui englobe toutes les espèces ayant l'allure générale d'un polype, à cellules urticantes (les cnidocytes) : les coraux durs , les coraux mous, les anémones, les méduses ...
Le dernier épisode de blanchiment avait eu lieu en 2005, touchant surtout les sclératiniaires (coraux durs) et les gorgones plumes.
Les coraux, et assimilés, abritent des algues unicellulaires microscopiques, les zooxanthelles. Coraux et zooxanthelles vivent en symbiose : exposition lumineuse et abri sont fournis par le corail, en échange d'oxygène et des restes de nutriments. Cette symbiose est essentielle pour de nombreuses espèces d'invertébrés, surtout dans les zones pauvres en plancton. En situation de stress, notamment la modification de son environnement : température, salinité, pollution ..., le corail peut expulser ses zooxanthelles, et de ce fait, perdre sa couleur ; on parle alors de blanchiment, qui peut aboutir à la mort du corail.
Les coraux durs (ou sclératiniaires/madréporaires)